M Serres

Nous avons perdu le monde
Le contrat naturel, P 17 et sq.

Cependant s’accroît dans l’atmosphère, depuis la révolution industrielle, la concentration de gaz carbonique issu de l’usage des combustibles fossiles, augmente la propagation de substances toxiques et e produits acidifiants, croît la présence d’autres gaz à effet de serre: le soleil réchauffe la terre et celle-ci, comme en retour, rayonne dans l’espace partie de la chaleur reçue; trop renforcée, une voûte d’oxyde carbonique laisserait passer le premier rayonnement, mais emprisonnerait le second; le refroidissement normal e ralentirait dès lors ainsi que changerait l’évaporation, tout comme au-dessus des châssis d’un jardin d’hiver. L’atmosphère de la Terre risque-t-elle alors de tendre vers celle, invivable de Vénus?
D’expériences semblables, le passé, même lointain, jamais n’en connut. A cause de nos interventions, l’air varie dans sa composition, et donc ses propriétés, physiques et chimiques. En tant que système va-t-il du coup bouleverser son comportement?
(…) Il en va de la terre, dans sa totalité, comme des hommes dans leur ensemble.
L’histoire globale entre dans la nature; la nature globale entre dans l’histoire: voilà de l’inédit en philosophie.